Mes yeux, s’ouvrirent... Toujours cette salle, entièrement blanche, vide, dénuée de toute décoration. Pas un bruit, pas un mouvement dans l’air, plus rien excepté le son de ma respiration et les battements de mon coeur qui montaient dans mes tempes. Rien, rien du tout, vraiment rien, rien. Petit à petit mes yeux s’habituaient à la lumière... Est ce vraiment de la lumière ? Ou est ce mon crâne qui me fait croire à tout ceci ? Des pas ? Ce son bien des bruits de pas que j’entend ? Je reconnaissais ses bottes entres milles... Bien malheureusement d’ailleurs. Son visage m’apparut. Je ne pouvais plus bouger que mes cervicales et la douleur que procurait ce mouvement était atroce. Il me fixait, le sourire au lèvre, un sourire comme je déteste en voir. Ses dents blanches étaient de sortie et se reflet de sadisme qui brillait dans son oeil me fit frémir et me donna la chair de poule. Je ne suis même pas certain que mes poils s’hérisses sur ma peau mais c’est l’impression que j’ai eu. Il pris une chaise... Non, il l’a fit apparaître. Il contrôlait déjà ce monde à sa guise. Il la plaça de manière à pouvoir poser ses bras sur le dossier de la chaise... Pourquoi cette manie à vouloir tout faire à l’envers. Pas une seule seconde son regard quitta le mien. Comme un défi qu’il me lançais...”Le premier qui ferme les yeux il a perduuueuh. Nanananèreuuuuh” Tsss... En plus de ça, comme si un jeu ne lui suffisait pas il en lança un autre... le roi du silence. Puis pour une quelconque raison il baissa la tête, laissa sortir un soupire d’exaspération de sa bouche, secoue ses cheveux et se mit à parler.

_C’est tout ce que tu as à dire pour ta défense ? Hein ? Je pense qu’il est temps tu ne crois pas ? Que je te montre le travail que j’ai accompli pendant toutes ses années...

Je ne savais pas quoi dire, quoi faire je détournais le regard mais il sorti de sa poche un minuscule sablier. Il le mis à l’horizontale et regarda au travers... D’un côté on pouvait voir un banal sable mais de l’autre poussait une multitude de brin d’herbe... Impossible de distinguer précisément ce qu’étaient ces morceaux de végétation.

_Vois tu Rui, tu es un peu bête... Alors il faut tout t’expliquer. Tu vois ce sable ? Tu vois cette forêt ? Moi et toi, avant que tu ne me prive de mes droits....

Il tourna le sablier faisant descendre les grains de sables dans la partie verdoyante.

_ça...c’est le résultat de mon asservissement... Inexorablement, grain après grain, j’ai gagné du terrain. J’ai eu envie de me révolter, rien de bien difficile face à une larve comme toi. Sais tu ce qu’il va se passer si la forêt disparaît ? Tu partira avec elle... Alors profite, boy parce que... tu va juste mourir.

Que se passait il ? Je sentais la pression des lanières noires disparaître. Puis je me mis en position debout, je ne voyais rien... La lumière revint petit à petit... Je distinguais désormais mon nouvel environnement. Une immense forêt. Dans une sorte de triangle de verre. Nous étions dans le sablier ! Soudain je sentis quelque chose tomber sur la tête. Je ne pus lever les yeux, je fus ensevelis sous le sable. Seul ma tête dépassait encore, l’homme champignon... Je pouvais observer en gros plan les bottes de ce très cher Holland. Il prit mes cheveux dans sa main et tira dessus pour me faire remonter, la douleur disparu après quelques secondes. J’étais trop hébété pour comprendre quoi que ce soit et riposter.. Comme si il m’avait injecté une forte dose de drogue dans les veines. En observant le monde qui m’entourait je pus me rendre compte que seule la cime des arbres dépassait de l’immense désert qu’avait créé sire McCartney. Il n’y avait pas que le tronc des arbres qui avaient disparu...mes pieds commençaient eux aussi à s’effacer, devenir transparent, intangibles... Il me narguait, il n’arrêtais pas, sautillant gaiement autour de moi. Il avait bonne raison d’être heureux, ma mort imminente c’est vrai, c’est une bonne raison...

_Connard...
_Répète ? J’ai l’impression que même tes cordes vocales disparaissent mon chou !
_Shaddap....
_Ho ho ! Zen, calme toi. N’es tu pas le plus grand pacifiste du Huecgrrlr..
_Stop, stop stop... On arrête tout... Ce délire ce n’est pas pour moi, enlève tout ça, rattache moi à la table blanche si tu veux, reprend ma place mais arrête ce délire.

Il ne m’écoutait même pas, il se libéra de mon étreinte et m’enfonça dans le sable avec le talon de sa chaussure.

_J’en ai ras le cul de ta nonchalance ! Ca m’énerve ! Petit bâtard de merde ! Tout le monde te prend pour le martyre de l’histoire, le pauvre caméléon torturé mais qui a tué son pote le premier ?! Qui, qui qui ? Toi enfoiré ! Tu m’a privé de ma vie d’humain ! Tu m’a privé de mon passeport vers la soul soceity ! Tout ! Tu m’as tout enlevé en plantant ce putain de couteau de cuisine dans mon torse ! Et pour qu’elle raison ? Un excès de folie ? Tester ta force ?! NON ! Simplement pour te débarrasser d’un type qui voulais t’apprécier ! Et qui...
_Mais... At...
_Y’a plus de mais ! C’est finit ! Finit ! Tu entend ? Finit, finit finit ! Le règne ennuyant du lézard ! Finit ! Finit ! Finit ! Terminé, finit, finit, finit !!
_Holland, calme toi, s’il, s’il te plait...
_Non ! C’est finit ! Tu doit comprendre chose immonde ! Il n’y a que ce sablier !! autour, c’est le vide, le néant ! La mort. Tu ne peux pas t’échapper...


Le sable coulait, il coulait encore et encore le sable coulait, doucement, lentement calmement, sans s’arrêter, sans s’interrompre. Je pourrais très bien m’énerver, crier, frapper, m’arracher les cheveux, sortir mes yeux de leurs orbites, me trancher un bras, ou deux, les jambes aussi il continuerait de couler. C’est pas possible... comment faire ? Les feuilles, elles disparaissent toutes, toutes... Il n’en reste plus, plus que du sable, de l’immonde sable gorgé de haine, de violence et de folie. J’observais Holland avec des yeux de chien battu, comme un bon toutou attendant que son maître lui offre un petit su-sucre. J’étais comme le simple sujet face à son vassal, je ne pouvais plus rien faire. Mes jambes cédèrent sous mon poids. Normal après tout, je n’avais plus de jambes, disparues. Il s’accroupit près de moi et attrapa le col de mes vêtements pour mettre sa tête face à la mienne. Je pouvais sentir son haleine mentholé, la même depuis des siècles... Il n’avait pas changé, pas changé...

_Alors ? Tu as des remords ? Tu regrette désormais ! J’aime cette minuscule lueur d’espoir qui tente tant bien que mal de briller dans ta pupille mais qui disparaît, disparaît, disparaît. Je me sent si bien ! Je vais être le maître de ce monde désormais ! Et toi ! Tu va disparaître, regarde... La forêt est engloutie par le sable, elle n’a rien pu faire... C’est trop tard.

Les larmes me montaient au yeux, je me défis de sa poigne et de peur, je me mis à creuser le sol.. Du sable, encore et toujours ce sable. Les larmes ne s’arrêtaient plus de couler, un flot continue mais si dérisoire face à ce désert. Des gémissements de désespoir sortaient de mes entrailles, je ne voulais pas mourir, je ne voulais pas disparaître après tout ça. Moi qui ne tenait que trop peu à la vie avant a compris son importance capitale. Angela, Zwölf, Takeru, Toya... et toutes les autres personne que je n’ai pas encore eu la chance de connaître, si je meurt je peux leur dire adieu. Si je pars Angela deviendra sans défense et mourra rapidement elle m’en voudra aussi, Takeru n’aura plus personne pour calmer ses crises, Toya ? Toya, je l’appréciais, je l’ai presque aimé. Et.. Et Zwölf.... Zwölf, la femme qui me met dans tout mes états à chaque fois que je la croise, celle avec qui je rêve de couler des jours heureux. Cette femme qui n’a pour moi que du mépris, je crois... je... j’en suis certain. Soudain, quelque chose attira mon regard. Petites, verte, une feuille. Celle qui faisait encore vivre mon image dans cette illusion. Je rampais dans sa direction, sous le regard interrogateur d’holland. Je la saisi du bout des doigt, si j’avais pu, je l’aurais câliner, je l’aurais mis dans mon corps, ou dans ce qui devrait le symboliser et je l’aurais chéri plus que tout au monde. Mais elle se faufila entre les mains, elle s’envola et repartie. Je tentais de l’approcher, émerveillé par cette source de vie, l’espoir était revenu. Mais... Sire McCartney mis son grain de sel dans ce magnifique spectacle et écrasa sans aucune gêne le bout de plante... Quelque chose dans mon torse se déchira, la douleur me plaqua sol, j’étais détruit, anéanti, mort, enterré....

_P....Pourquoi Holland... Je... Pourquoi ?
_Parce que Rui, je lis en toi comme dans un livre ouvert.... Nous sommes une seule et même personne, c’est ce que tu pensais. Qui t’as fait accéder à ta place dans l’espada ? Moi. Qui t’as offert ce pouvoir, cette confiance en toi ? Moi. Qui as pris soin de toi dans tes moments de solitude ? Moi. Je suis la raison même de ta vie et de ton existence. Tu te souviens le bon vieux temps sur terre ? Tous les deux, tranquille et cette question ? “Holland, si j’étais ton ennemi, serais tu prêt à me tuer ?”. Qu’ai je répondu ? Un simple et bref “Oui...” Mais j’ai aussi dis que tu n ‘étais pas mon adversaire. Tu ne l’as pas compris à ce que je vois, et désormais, nous sommes deux rivaux. Non, deux ennemis, et je te hais, j’ai dit oui et je te le prouve maintenant sale lézard de merde ! Crève !

Il appuya son pieds sur mon ventre, il le fit glisser vers mon entrejambe pour réduire tout ça en charpie. Je ne suis qu’une représentation pourtant la vive douleur dans les parties frappées était si réelle, si douce... Non ! Si atroce. Avec les dernière force que je disposais je rampais à nouveau vers la parois de verre la plus proche de moi. Quelque chose de dur se trouvais dans mon haut, je le saisi, qu’est ce que...

Le...Le...Le...Couteau ?! Le couteau qui... le couteau que j’avais utilisé pour tuer Holland il y a de ça plusieurs siècles. Ma dernière chance. L’ agrippant à deux main j’explosais littéralement le mur avec le manche, il se brisa en milliers d’éclats. Le sable s’empressa de sortir par cette nouvelle ouverture faisant tanguer le sablier. Je me laissais ballotter par ce petit désert, Holland tomba et me suivit. Il rageait, mais lorsqu’il compris que c’était la fin il abandonna toute tentative de remonté. Mieux, il s’élança vers le vide et me saisit sur son passage. Il était différent, il me serrais contre lui, il ne dit pas un mot. Le noir complet s’installa après que la silhouette du sablier ait disparut dans l’obscurité. Je ne voyais plus rien, mais je le sentais contre moi, Holland. Il bougea, et une petite étincelle de vie nous permis de nous voir à nouveau, il avait allumé une vraie cigarette et m’observait. La première fois que je le voyais.... pleurer.

_Rui... tu m’entend....?
_Oui Holland.... je t’entend.
_Je tiens à.... C’est inutile maintenant mais, pardon. Je nous ai égoïstement détruit.
_Tait toi, ne parle plus de ça, profitons un peu de cette chute._Tu...
_J’ai dit...
_J’ai compris.

J’aurais pu le lâcher, et finir de tomber sans lui, seul, comme lorsque j’étais encore vivant, encore humain, encore normal. Sa présence me faisait du bien, un bien être que je n’avais pas ressentit depuis des années. Je me blottissais un peu plus contre lui.

_Holland.... Il n’y a pas que toi qui profite de la lecture de pensée. Je sais quels sont ou du moins, quels ont été tes sentiments pour moi... Je hm... comment te dire.
_Fais pas chier, lézard. Toi aussi, ta gueule.

Il me repoussa un peu, juste assez pour.. m’embrasser ?! De.. d... d.. d... De heu ? Hein euh... Depuis que nous sommes jeune il a plus que de l’amitié à m’offrir, mais l’unique avance qu’il m’avait fait... avait été repoussé à l’aide d’une baffe. Je lui dois bien ça, je n’ai plus rien à perdre nous partons aujourd’hui. Il recommença, il profita de mon image, quel intérêt à embrasser une représentation du vrai, psychologique. Il n’empêche que cela était.... agréable.... Il... ne s’arrêta pas à ça, il... non il...

Une sorte de grand fracas, quelque chose d’indescriptible tant il était fort. Comme si tous les os de mon corps se rompaient en même temps formant un concert macabre dans ma tête. Le réveil fut plus que brutal, plus que brutal... Plus que brutal... j‘étais allongé dans mon lit. Mon lit.... Celui se trouvant au Hueco Mundo, oui celui là même. Cet immense lit couvert de toutes les choses les plus confortables existants sur terre. J me sentais vide. J’avais mal, mal partout. Dans le ventre, aux épaules, aux bras, aux jambes. Je tentais de bouger mes mains. Il en manquait une, je ne cherchais pas à comprendre. Je soulevais celle restant pour toucher un peu mon visage, comme d’habitude. J’étais bien moi quoi... Je fixais mes doigts, je les étendais devant moi, je les refermais, je testais si j’avais encore toutes mes capacités... J’observais autour de moi, j’étais couvert de bandage, quasiment de la tête aux pieds. Avec lenteur je me relevais pour me mettre face à la porte, c’est si difficile lorsqu’on est troué de partout ! Les larbins ont fait du bon travail, ils sont trop gentils eux... Je me tournais vers la gauche et qu’elle ne pus pas ma surprise que de découvrir mon reflet. Bizarre, je n’avais pas souvenir d’avoir mis un miroir là. J’étais encore sous la forme d’Holland donc, je tournais mon visage dans tous les sens pour chercher les blessures. Une bande de tissu avait été enroulée autour de mon front. Tout cela était trop, qu’avait donc fait Holland. Mais... Nous sommes sains et sauf donc, je n’avais même pas fait me rapprochement. Alors que j’étais prêt à discuter tranquillement avec le colocataire dans ma tête quelque chose m’étonna dans le reflet. Je me rapprochais un peu pour coller mon nez sur le double.

HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !
Qu...Qu.. Qu.. Qu.. Qu.. Qu’est ce que c’est que cette merde putain !?!

Je n’avais pas senti une putain de plaque froide mais la peau chaude de quelqu’un ! Oui de quelque bordel ! C’est quoi ce truc de...

_Ho... Tout doux, boy. Tu pige pas ? Vraiment pas ? Vraiment vraiment pas ? Je suis libre ! Regarde ! Je peux être hors de toi ! c’est pas génial ?! Par contre j’ai tenter... mais j’peux pas retourner dans ta tête. Enfin pas tant que tu dors du moins. Mais bon sang fuckin’ lézard je suis dehors !
_Ha...

Trop... choquant pour que je percute. Mais oui, Holland est bien hors de mon pauvre petit crâne torturé. Il ne possédais pas autant de pansements que moins, étrange. J’en déduisais donc que mon corps prenait tout et que lui n’avait quasi rien. D’un bond il se leva et se plaça face à moi, debout. Il me fit un petit signe à lui signifiant quelque chose comme “Je reviens bientôt t’en fais pas, attend moi avec le chocolat chaud au coin du feu et oublie pas de sortir le chien, t’inquiète j’met pas longtemps j’vais juste dans un endroit que tu connais pas donc voili voilou bye mon amour et oublie pas de saluer la voisine”. Ouai, un truc comme ça quoi. J’essayais de m’avancer vers la sortie de ma chambre mais même sortir de mon lit est un exploit pour un blessé comme moi. Et j’aime pas faire des exploits...

_C’est ça, casse toi... Ingrat.