La bibliothèque. Une antre remplie de livres, de poussière, et de ... zombies ? Oui, vous savez, ces personnes qui passent leur temps sur des livres inintéressants, et qui sont là, immobiles, comme s’ils ne vivaient pas vraiment. Comment peut-on passer son temps sur des pages de papier avec des tâches d’encre ressemblant à des mots ... Ressemblant seulement, parce que la bibliothèque du Seireitei rassemblait un paquet de livres, certes ... Mais vachement vieux. Que diante faisait Soi Fon là-dedans ?! Oui, on voyait bien la capitaine de la seconde division ici ... C’était parfaitement son lieu de vie ... NON MAIS CA VA PAS ?! Sérieusement, qu’est-ce-qu’elle foutait là ? Elle-même ne le savait pas.

La Taisho était pourtant là dans un but bien précis. Donc oui, elle le savait, mais elle se demandait pourquoi elle en était arrivée là. Ici, dans cette antre d’intellectuels. Oui, la capitaine était intelligente, mais pas du genre à flâner dans des rayons et des étages de bouquins. Et bien elle était là pour une seule et unique raison : regarder les livres écrits par ses prédécesseurs, assassins et autres ninjas en tout genre, avec un seul et unique espoir : trouver une technique qui serait à la hauteur de ses espérances, une technique « secrète », cachée, bref quelque chose de puissant que la capitaine pouvait tenter d’apprendre pour espérer battre Yoruichi un jour, et devenir la meilleure capitaine de la deuxième division que l’on ait jamais connu.

Rêves de gloire et de puissance peuplaient dorénavant la capitaine, alors qu’elle venait simplement de rentrer dans la bibliothèque. A peine arrivée, elle toussa. La poussière qui reignait ici était beaucoup trop importante ! Et il faisait sombre ... Rah, elle détestait ça. Elle s’avança donc d’un pas appuyé, visiblement franc et agacé, vers le rayon désiré, un de ces rayons réservé aux capitaines. Tandis que tous les regards se tournèrent vers Soi et que les murmures se faisaient déjà entendre, elle s’éclipsa rapidement dans l’allée pour ne plus entendre et voir cette bande de pies, bien trop bavardes à son goût. Quoi, on n’avait plus le droit de venir lire ou étudier, maintenant ? En tant que Ni Ban Tai Taisho, elle se devait aussi d’être polivalente et pas seulement bonne au combat.

Elle était sortie de l’académie avec les félicitations et des notes excellentes, alors la capitaine n’était pas une brêle non plus ! Elle était respectée dans le Gotei 13 en tant que superbe tacticienne et excellente assassine. Alors la discrétion, c’était peut-être son truc, mais elle devait être encore meilleure qu’elle ne l’était déjà. Vous suivez ? C’est dur, hein. Mais telle est la vie d’un capitaine de nos jours, et c’est plutôt difficile. Elle avait doucement repris l’entraînement avec Hayao, et s’était remise sur pieds peu à peu de son accident. Aujourd’hui, elle rayonnait de bonheur et de fraîcheur ...

Non, je déconne. Soi ne rayonne jamais. Soi est discrète, Soi broie du noir et Soi n’affiche presque jamais de sourire. Sauf en sa présence, bien sûr. Il n’était pas là, donc ... Et en plus, ils ne se voyaient presque plus, à part pour des affaires. Puis il y avait ce Natsumi, aussi, qui ne l’avait pas laissée de marbre. Enfin merde, Taisho, c’est un Arrancar ! Oui, mais il est tellement ... Si ... Bref. Elle secoua la tête pour se débarasser de ses idées bizarres, pris quelques livres en montant à l’échelle agilement et en la faisant glisser le long de l’étagère qui faisait bien trois mètres de haut, et prit une pile de livre si grande qu’on ne la voyait plus (en même temps ce n’est pas vraiment difficile de trouver plus grand qu’elle) puis elle descendit en glissant rapidement sur les rebords de l’échelle, sans faire tomber les livres.

Enfin, elle se dirigea rapidement vers une table isolée, histoire de ne pas s’énerver au moindre regard ou murmure lui étant destiné. Posant les ouvrages sur la table en plusieurs piles, elle se créa involontairement une muraille la protégeant de tout ce qui était autour. Oui, la capitaine était quelqu’un de très timide et pudique, passant la plupart de son temps seule et ne parlant pas beaucoup. C’était son tempérament. Elle attrapa le premier livre du bout des doigts et le posa devant elle, enlevant la poussière qui la fit tousser à nouveau d’un geste vif, et commença à lire. De loin, on ne pouvait voir que sa veste de capitaine, et son dos penché en avant, ses coudes appuyés sur la table et entendre quelques râclements de gorge dûs à la poussière. Qui se serait approché de son plein gré de cette capitaine, à la réputation pas vraiment sociable ? Personne. Du moins, on aurait pu le croire ...