Réparer, construire, créer. De si beau mots pour considérer mon art dans toute sa splendeur. Aujourd’hui, un jour comme un autre, je réalisais ma petite routine. Levé au aurore, départ vers la décharge, recherche de matériaux, retour au mini hangar, terminer les projet en cours, commencer les projets envisagées, manger, retour au travail, manger, dormir. Bizarrement l’invention sur laquelle je bossais depuis tout ce temps n’étais pas des plus... utile. Un doseur à café, sucre, lait, se basant sur la tension des humain pour mettre la dose approprié. Il me manquait plusieurs vis et un bras articulé, qu’importe la provenance. Ne réussissant à trouver une alternative je parti en ville pour fouiner dans les enseigne et essayer de voler une ou deux revue pour écrire mes formules mathématiques ou, de la nourriture ? Non, les Mods Souls non pas besoin de se nourrir, mais mieux vaut s’habituer à la vie d’humain tôt en faisant semblant. Donc ! J’étais parti pour la ville, insouciant. Je ne me doutais pas le moins du monde que des confrère vivent au Japon et encore moins, à Karakura. Je les imaginais sur des îles presque désertes, en Europe, suspendu par le col à Bigben ou en train de faire le videur devant une boite branché. Mais jamais au grand jamais je n’aurais cru pouvoir en rencontrer un ici. Après mes quelques emplettes, toutes gratuites vous l’imaginez bien, ce n’est pas une peluche qui va venir sur le comptoir pour annoncer au vendeur “gardez la monnaie”.

Lorsque je reparti de la ville pour revenir à mon chez moi, la pluie arriva et trempa ma peluche. Je du essorer, sous un arrêt de bus abandonné, chacun des membres de mon corps. Je n’avais plus le temps de rentrer le soleil disparaissait déjà à l’horizon et l’air se rafraîchissais, de nuit je ne pouvais pas voir où j’allais surtout dans le coin sombre où était installé ma petite demeure. Et j’avais oublié, comme par hasard, de prendre ma lampe de poche dynamo. Mes yeux en verre luisaient à la lumière de la lune et je ne trouvais pas le sommeil, il faisait bien trop froid. Au petit matin une collégienne pressée m’emmena avec elle en cours. C’étais la fin, j’allais mourir une nouvelle fois dans la chambre d’une gamine, heureusement que je réussis à me sortir de son cartable rose juste avant de franchir la porte de son école. Je fus étalé dans boue par une roue de vélo et je mis au moins trois heures pour trouver comment me nettoyer sans me noyer. Finalement une flaque d’eau de la veille suffit. La nuit retomba sur la ville animé de Karakura. Blotti dans un carton je me disais que tout en étais fini de mon laboratoire secret, que jamais je ne retrouverais le petit toit en taule qui me protégeait de la pluie, des bouts de chiffons qui me servaient de lits, des lumières colorées que j’avais installé, du tas d’objets usagés prêts à être réparés. Le brouillard s’étais posé sur la ville et seuls les phares puissants des voitures pouvaient traverser le mur de gouttelettes d’eau. Une forme se dessina au loin. Petites, quelques centimètres de plus que moi. On entendait un drôle de son comme si deux cannes en bois tapaient le sol à intervalles régulier. Je sorti un peu plus ma tête du carton, un autre mod soul ? Un chien ? Un vieillard rampant ?

Spoiler:

De retour dans le monde des Hommes, je retrouvai ma petite ville, ville qui m'appartenait en secret et dont personne, si ce n'est que quelques ignares humains sans intelligence aucune, connaissait l'existence. Oui, j'étais tel ce héros inconnu, agissant pour le bien du peuple dans l'ombre, tel l'assassin ou le comploteur. Oui, j'étais tel ce bouc émissaire, pris pour un fou, un dangereux criminel ou un inconnu dont la présence en ces lieux n'étaient aperçu que par quelques personnes dont l'idée même de me voir était impossible, improbable et dans le meilleur des cas, surprenante. Enfin bref, le pingouin en coton et synthétique que j'étais, était revenu dans sa bourgade paumée dans le Japon pour mener à bien la suite de son plan. Maintenant qu'il avait une certaine connaissance, il fallait le pouvoir. Oh oui ... Le pouvoir ... Celui qui dépasserait tout ce que l'on pouvait imaginer. Un pouvoir dépassant bien des choses et qui ferait pâlir ce fameux fermier qui aurait du aller traite ses vaches plutôt que de jouer au super héros pas loin de chez lui.

Mais pour avoir ce pouvoir, il devait passer par bien des chemins, des chemins parfois tortueux et sinueux, parfois aussi court que la coupe d'un chauve ... Des chemins parfois obstrués de quêtes secondes dignes des célèbres de jeux de rôle que bien des jeunes abrutis électroniques appréciait. Des chemins ayant bien des obstacles, digne des coureurs du cent mètre haies. Enfin bref, il me fallait accomplir bien des choses et la première était de trouver un acolyte ou plutôt, un larbin. Pas un esclave qui se contenterait d'obéir bêtement, même si c'était pratique mais bien un larbin. Un serviteur de ma personne et de ma cause qui aurait un tantinet de réflexion personnelle et d'idées innovatrices pour me satisfaire. Mais il ne me fallait pas un humain écervelé qu'il faudrait former pendant des années, il me fallait quelqu'un connaissant déjà toute l'existence des coulisses de ce monde. Il me fallait un être capable de comprendre et de s'adapter bien rapidement. Il me fallait non pas un esprit à façonner mais un esprit à convertir, à corrompre. Et il me le fallait maintenant.

Me baladant donc ici et là, je restais dans les ombres pour n'être aperçu de personne bien que le brouillard m'aidait plus que nécessaire. Telle une ombre, j'avançais dans les rues de la ville, me dissimulant ici et là, me tenant éloigner des phares pour ne pas être vu, j'avançais. J'étais à la recherche de quelque chose bien particulier avec pour seul but : trouver qu'importe les méthodes. Et si je ne savais pas bien ce que je recherchais, je savais que je ne recherchais ni un crétin d'humain, ni un stupide animal qui ne me comprendrait qu'une fois sur deux et qui serait incapable de me répondre. Ce fut une fois devant lui que je su que ce serait lui. Comment je le sus ? Tout simplement car il me fut semblable. Pas sur le point beauté puisque je suis aussi beau qu'un dieu. Pas sur le point d'intelligence vu son état. Pas aussi fort au vu de sa mine désastreuse. Non, le seul point commun que nous avions était ce corps fait de coton ou de synthétique fait par la main de ces bipèdes humanoïdes. Oui, du premier coup d'œil je sus qu'il était comme moi, un Mod Soul, être modifié dans un corps artificiel. M'avançant, je m'arrêtai à quelques pas de lui et prit la parole de cette voix si majestueuse mais qui ne devait pas dépasser les 20 décibels ...

Toi ... Tu es un Mod Soul n'est-ce pas ? Désires-tu me suivre et mener une vie comme tu ne l'aurais jamais cru possible ?

Oui, je ne voulais trainer ainsi à papoter et m'acoquiner par de piètres paroles aussi inutiles qu'une pile sur un ordinateur.

Je le regardais d'un oeil insatisfait. J'avais posé ma question voulant évité les piètres discours et les paroles inutiles, passant directement au vif du sujet, mais ce Mod Soul, tout aussi étrange que moi semblait un tantinet fou ou à côté de la plaque. Était-il un autiste social mais bien dans son monde à part ? Quoiqu'il en était, il était franchement bizarre et je me demandais bien comment je le gérerais s'il pétait sa durite pendant une mission de la plus haute importance. Enfin, pour ça fallait encore qu'il comprenne ce que je lui voulais et ce qu'il devait faire ou ne pas faire, ce qui n'était pas gagner du tout. De quoi m'arracher un long soupir qui en disait long. Parce que oui, j'avais beau être un cas particulier, un peu fanatique de la folie des grandeurs par moment mais de là à confondre peluche et animal ou du moins, zappé la différence, ce n'était pas terrible. Et encore, je ne parlais même pas de sa phrase aussi inutile que prise de tête. La folie, le fou, les fous, bref, on s'en fout parce que oui, c'est pas pour moi de décortiquer les dires d'un malade mental sur qui je vais devoir m'appuyer sur quelconque façon. Et encore, le pire n'était pas à venir ...

Voila qu'il me parlait de rayon laser, d'ouvrir mon ventre et de je ne sais pas trop quoi. Vraiment, j'étais tombé sur un décalé du bocal. Il ne manquait plus qu'il sache piloter un appareil volant et je l'aurais pris pour l'un de ces quatre tarés qui passaient à la télé et qui sont sortis en films y'a pas si longtemps avec des acteurs sympa mais recyclés. Un certain looping si je ne me trompais pas, enfin, à mes yeux, ils étaient aussi tarés l'un que l'autre, enfin, peut-être. Qu'importe. Pour l'heure, on était pas à regarder Sosie or not sosie mais à papoter avec un dingue qui allait probablement tout faire pour m'ouvrir le bide, virer tout mon coton avant de ne rien voir et de dire, dans une lassitude extrême "merde, y'a rien" et de perdre mon coton, me mettant du plomb ou je ne sais pas trop quoi à la place, rien de bon, assurément.

Soupirant, je haussai les épaules avant de réfléchir un peu plus à l'idée de m'occuper de ce timbré. Après tout, je pouvais toujours placé une mini puce gps sur lui et le donner en pâture si un jour j'étais menacé, ça me permettrait de sortir d'une galère. C'est idée me plaisait bien, aussi la mis-je en plan B. Le plan A étant bien évidemment de le soumettre à mon autorité et d'en faire mon laquais car ainsi devait être les choses. Agitant alors ma palme comme le ferait un humain pour signifier que son interlocuteur disait ou faisait n'importe quoi, je pris la parole de ma voix si parfaite ...

Voyons voyons, je n'ai rien dans le ventre à part du coton. Pas de rayon laser ni rien à part du coton, simplement du coton, comme toi l'abruti bleu.

Oups c'était sorti. Pas grave, il planait tellement qu'il n'y ferait surement pas plus attention, fallait quand même que je fasse gaffe, aussi avais-je repris rapidement la parole.

Suis moi gentiment et je te laisserais disséquer l'estomac de ce que tu voudras, genre un humain ou un shinigami, ça te plairait ça ?

Je me retins un instant de parler d'arrancar ou d'hollow, me disant que ces espèces là en général, c'était galère pour les attraper sans les tuer, surtout avec cette bande de shinigami qu'il y avait dans cette cambrousse. Je faillis passer à la suite de mon idée quand mon esprit génial et parfait fit tilt. Je venais de me rappeler de quelque chose de bien important, j'en venais même à me demander comment j'avais pu oublié ça. Reprenant donc la parole, je fis un geste de la main, semblable aux snob qui prenait tout de haut et parlait d'extravagance comme on parlait d'une chose naturelle comme d'une télé en seize neuvième, par exemple.

Non, même mieux, je te laisserais ouvrir le bide d'un hollow ou même d'un arrancar, enfin, si tu sais ce que c'est, ce dont je doute.

S'il était désireux de voir un truc dans mon bide qui n'existait pas, il serait aussi tenté par l'idée de voir un truc qu'il ne connaissait pas, logique non ? Pas pour vous ? Pff, stupides. Moi je sais que c'est logique. Bref, fallait attendre cet abruti bleu ressemblant à une bête de voir tiré de l'imaginaire d'une bande de japonais totalement fou qui croient que cela fera fureur.

Spoiler:

Finalement il semblait qu'il s'était arrêté sur son surnom pouvant passé pour une insulte. Abruti bleu, ça lui allait bien quand même, mais apparemment ça ne lui plaisait pas. Il avait d'ailleurs renvoyé l'ascenseur en parlant d'extraterrestres et de soucoupe, bref de stupidités que j'ignorai et qui faisaient que son surnom lui allait parfaitement. À côté de ça, ma proposition d'ouvrir le ventre d'une personne autre que moi semblait non pas le dégouter mais l'exaspérer, étrange. Lui qui en parlait il y a quelques minutes à peine. Enfin, ce n'était pas bien grave, j'avais d'autres soucis apparemment. Non pas le fait qu'il me dise que son but était de se créer un corps, non, bien au contraire puisque je désirais moi même me trouver un petit corps qui me changerait de ce coton et m'offrirait une puissance comme personne ne semblait le soupçonner. Bref, ce qui me surpris et m'occupa l'esprit pendant quelques minutes ce fut ce cube blanc qu'il posa sur mon ventre avant de dire un truc façon formule magique. Formule qui réussit vu qu'une face de ce cube avait changé de couleur. Quant à ses adjectifs, je ne les compris pas, à qui étaient-ils destinés ? À moi ? Non, pas possible, je n'étais pas vantard ni même le nombril du monde. Après tout, j'étais plus beau qu'un horrible cordon ombilical coupé ...

Qu'est-ce que cela pouvait être, hum ? Un appareil façon Mod Soul ? Non, y'avait pas d'image, quoique, ça prouverait qu'on ne prend pas Dieu en photo. Mais bon, j'en doutais un peu quand même. Alors que cela pouvait-il être ? Son pouvoir, obligatoirement, mais quel était-il ? Là, je n'en avais aucune idée. Autant passé à la suite, je le saurais bien un jour ou l'autre, non ? Après tout, s'il venait sous mes ordres, il devrait m'obéir et me dire son pouvoir ou, bien même sans le lui ordonner, je pouvais le lui demander pour savoir en tant que général en chef et commandant des unités futures. Enfin bref, quoiqu'il en était, je connaitrais son pouvoir un jour ou l'autre. C'était une évidence, tout comme c'était une évidence qu'il venait d'accepter. Il le suivait en échange de quelques petites choses, genre une tranquillité, l'absence de fille lorsqu'il venait le voir et de quoi créer un corps. Des petites choses en soi. Pourquoi pas. C'était convenable. Autant en finir pour de bon alors, non ?

M'approchant de ce Mod Soul qui était maintenant mien, je sortis un petit papier de ma sacoche ventrale et le lui tendit. Petit papier plié contenant l'adresse d'une planque que j'avais déniché et garder pour moi. Bien sur, ce n'en était qu'une sur une petite centaine, de quoi me planquer en cas de besoin. Bref, j'attendais qu'il prenne ce papier avant de lui dire, m'expliquant de ma voix tout aussi splendide et magnifique :

L'adresse d'une de mes planques, tu noteras au dos tes capacités, ton savoir et ton expérience en général. Tu me rendras ça à notre prochaine rencontre qui, qui sait, sera peut-être pour bientôt.

Me retournant je finis par faire quelques parts avant de me téléporter, allant plus loin, laissant mon nouveau fidèle seul avec ce petit papier et cette adresse. J'avais encore du travail et n'avait pas de temps à perdre. Je devais me trouver encore un corps et d'autres fidèles et les rallier à ma cause, difficile ? Probablement pas non, la preuve était celle-ci. Et puis, quel réfugié voire exilé ou même pourchassé refuserait une aide ou même le moyen de renverser la balance et de ne plus être une minorité en voie de disparition mais au contraire, l'une des plus grandes puissances de ce monde ou même de la Soul Society et pourquoi pas du Hueco Mundo.

Spoiler: